En 1949, l’abbé Pierre fonde, avec Lucie Coutaz, une assistante sociale rencontrée durant la guerre et qui l’accompagnera tout au long de sa vie, les premières communautés Emmaüs.
La « trop grande » maison qu’il a achetée devient une auberge de jeunesse permettant d’héberger des personnes démunies et à laquelle il donne le nom d’« Emmaüs » en référence au texte de l’Évangile (Luc 24, 13-35).

Dès la rigueur de l’Hiver 54, l’abbé Pierre voit le mouvement qu’il a initié se développer rapidement en Europe et dans le monde entier. En 2023, on compte des regroupements Emmaüs dans 41 pays. Organisations laïques de lutte contre l’exclusion, tous ces groupes se définissent par leurs actions solidaires sur le terrain et la lutte qu’ils mènent contre la pauvreté et ses causes. La majorité d’entre eux ont une activité économique, souvent basée sur la récupération et le réemploi, mais pas exclusivement.

Le Mouvement Emmaüs a pour objectif de construire des alternatives à la pauvreté et de permettre à chaque personne de vivre une vie digne. Le mouvement ayant pris de l’ampleur il s’est constitué en organisations faîtières, telles qu’Emmaüs International, créé en 1971.
Les communautés Emmaüs accueillent, de façon inconditionnelle, des personnes exclues qui cherchent un lieu où vivre, travailler, se reconstruire. Dans la communauté, elles deviennent des compagnes et compagnons d’Emmaüs.

Les communautés Emmaüs dès 1956 sont des associations sans but lucratif qui ne reçoivent aucune subvention publique et sont soumises au code civil suisse. Leurs ressources proviennent du produit du travail conjoint des compagnons, des collaborateurs et de bénévoles, ainsi que des cotisations de groupes membres, de legs et de donations.

Comme le rappelle la Fédération Emmaüs suisse, les crises frappent deux fois plus fort les personnes précarisées, c’est pourquoi l’engagement des communautés Emmaüs en Suisse est nécessaire et en accord avec l’introduction de la Constitution fédérale (1999) qui soutient que :

La force de la communauté se mesure au bien-être
du plus faible de ses membres